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Encore un peu de confinement

J’aurais tellement aimé parler de liberté, de proximité, de découverte, mais le seul mot qui me vient en tête est confinement. Il est encore là, bien présent. Il est vécu de plusieurs manières différentes, mais dans tous les cas, il laisse sa marque. J’aimerais, l’espace de ces quelques lignes, dissocier le confinement de la Covid. Cette dernière a déjà fait couler beaucoup trop d’encre et occupe beaucoup trop de place dans nos esprits. Le confinement, résultante de cette douloureuse pandémie, a droit à sa propre tribune.

Pour plusieurs, cet isolement nécessaire est un peu vécu comme un deuil : deuil de liberté, de rencontres, de voyages, d’échanges. Comme n’importe quel deuil, il se vit en étapes : déni, colère, marchandage, dépression et acceptation. Ces phases, je suis certaine que nous les avons tous traversées à notre manière, mais je doute que nous soyons tous rendus à l’étape de l’acceptation.

Comment accepter quelque chose que nous ne pouvons contrôler? Grâce à la résilience. Cette notion bien connue vient du latin resilio qui signifie « sauter en arrière », d’où l’idée de rebondir ou de résister à un choc. Tout comme pour les étapes du deuil, la résilience prend aussi forme à travers différentes phases : la résistance, l’adaptation et la croissance. Nous avons résisté, nous avons tenté de nous adapter, mais allons-nous vraiment croître et grandir? Je suis encore d’avis que oui. Outre la détresse planétaire, ce confinement est d’abord un grand combat que nous menons avec nous-mêmes.

Nous pouvons grandir de tellement de façons. Nous pouvons premièrement nous aimer différemment. Le confinement est sans doute la meilleure (ou la plus difficile) façon de construire (ou reconstruire) sa relation avec soi-même. S’offrir de la compassion, de l’empathie, de la douceur et de la compréhension doit devenir une priorité. Aujourd’hui, et pour toujours. S’aimer soi-même est le plus beau cadeau à s’offrir. Apprendre à se connaître et façonner une relation solide avec son propre être peut transformer un moment de grande solitude en moment d’immense tranquillité.

Nous pouvons aussi changer notre perception des autres. Comprendre et accepter que personne n’est pareil, que tout le monde a son propre parcours, ses propres peurs et batailles. Que dans l’adversité, il est important de faire abstraction du jugement et de se concentrer sur les intentions, sans quoi, il est tellement facile de tomber dans la division. Il est aussi important de réaliser que personne ne nous appartient… comme pour tout ce qui existe, les gens aussi ne sont que de passage, et c’est bien correct ainsi.

Finalement, nous pouvons changer la relation que nous entretenons avec la vie. Celle que nous voulons toujours contrôler, analyser, prévoir ou changer. Nous l’avons vu, tout ce que nous pouvons contrôler dans la vie, c’est le moment présent et la façon donc nous jonglons avec les aléas du quotidien. Notre attitude est notre meilleure alliée. Nous avons tous tendance à regarder la vie dans les yeux pour lui demander du changement, une pause de souffrance, une bonne nouvelle, une dose de bonheur. Avez-vous déjà pensé que la vie, ça se passe peut-être en nous?

À travers cet interminable confinement, je vous souhaite d’avoir la force d’accepter et la résilience de grandir. N’oubliez jamais que vous n’êtes pas seuls. Montrer sa vulnérabilité est l’un des plus beaux cadeaux que nous pouvons offrir.